Porto Santo

Trace Póvoa de Varzim - Madère

Trace Póvoa de Varzim – Madère

Et encore un texte d’Henri (merci à toi ;-) ) :

A l’origine, nous devions descendre jusque Lisbonne avant de traverser vers Madère. Mais compte tenu du retard accumulé depuis le départ et des bons créneaux météo assez courts à cette période, nous mettrons directement les voiles vers l’archipel de Madère. Archipel de Madère et non Madère car nous ferons halte à Porto Santo, petite ile habitée à une demi-journée de Madère sur notre route.
La bascule du sud au nord se fait dans la nuit comme prévue, nous mettons les voiles au petit matin. Les fameux alizés portugais sont au rendez-vous.
Ca sera vent arrière en permanence, ça paraît le plus simple comme ça mais ce n’est pas si évident, certes le bateau ne gite quasiment pas, mais le risque est d’empanner (c’est à dire de virer de bord par vent arrière et non de face) involontairement, le problème est dans ce cas la baume passe d’un coté à l’autre violemment et ça risque de la casser. C’est ce qui est arrivé à un des bateaux des Glenans juste avant Vigo. Et en cas de casse, c’est galère assurée pour arriver au port sans compter le coût et temps de réparation. A cela il faut ajouter une mer formée avec des trains de houle arrière légèrement de biais et pas très régulier ce qui ont tendance à faire partir le bateau d’un côté ou de l’autre et il faut corriger fermement à la barre. Vu que le pilote auto ne sait pas gérer ces brusques embardées, il faut barrer 24h/24 en étant très attentif, c’est donc éprouvant, y compris pour les nerfs de Christophe quand on empanne malgré tout, mais pas de jaloux, tout le monde aura fait au moins un empannage sauvage pendant ces 5 jours de traversée !
Le vent varie de 10 à un bon 30 nœuds, on fera quelques tentatives de genacker (voile d’avant assez grande mais entre spi et génois), choqué, tangonné, mais chaque fois le même problème, le vent est un peu fort et le bateau devient difficilement gérable avec des départs au loff. On finira par ne garder que la grande voile, sortie complètement la journée, souvent avec 2 ris la nuit, ce qui n’empêche pas une bonne moyenne et quelques surf entre 9 et 13 nds.
La trace directe fait 620 milles, nous faisons une légère boucle compte tenu des vents annoncés, plutot sud au début en longeant la cote jusqu’au large de Lisbonne avant de prendre un peu plus ouest au fur et à mesure. Nous verrons pas mal de cargos quand nous croisons le rail montant et descendant (le même qu’au large du Cap Finistère ou que Ouessant), sinon presque personne à l’horizon.

Nous arriverons à Porto Santo en un peu moins de 5 jours. Arrivée mouvementée, de nuit avec un vent fort y compris dans le port, des pontons perpendiculaire au vent, le petit hors bord du bateau n’étant pas très manœuvrable on arrivera un peu vite et on tape l’avant, une bonne couche de matière saute mais rien de très grave, bien au dessus de la ligne de flottaison et Miguel, un sympathique portugais bilingue et construisant son bateau fournira produit et outils nécessaires.
Bien content d’arriver après cette traversée assez éprouvante, pas de conditions extrêmes mais des conditions qui demandaient beaucoup d’attention.
Le port est située à la pointe est de l’ile, le coté le plus aride, à 2km de la ville, reliée quotidiennement à l’ile principale de Madère par un ferry qui fait la liaison en 2h30.

Photos ici.

Son blog :

http://www.skitour.fr/blog/henri/1/voyage-bretagne-bresil

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