Marathon





# De Puerto Natales à Puerto Montt, navigation dans les canaux de Patagonie, suite # Nous venons de passer 10 jours à terre, entre Punta Arenas et Puerto Natales. 10 jours pour se reposer et ré-avitailler le bateau en vue de la prochaine étape vers Puerto Montt. Le premier objectif ne sera que partiellement atteint du fait du second ! 100Kg de nourriture et une batterie de 30Kg seront rapatriées en bus de Punta Arenas à Natales, puis en auto jusqu’à l’estancia de Rudi Eberhardt, et enfin en annexe jusqu’au bateau ! Puis, se sera le tour des produits frais achetés à Natales. Fort de notre expérience d’excellente conservation, Carina diversifie le garde-manger : carottes, choux, choux-fleurs, brocolis, patates, courge, courgettes, poireaux, tomates, avocats, oignons, ciboulette, ail, gingembre, poivrons, citrons, pommes vertes, oranges, bananes, ananas et oeufs soit 4 cartons (cf photo). Le fromage sera acheté en Argentine, un passage de frontière qui permet surtout de renouveler le visa pour 3 mois. Nous sommes pressés par le temps, car une fenêtre de vents faibles et de pétole s’ouvre pour 6 jours, après presque 1 mois de temps perturbé ! Le 4 juillet, nous libérons le bateau de ses entraves et quittons l’estero Eberhardt pour Natales. Nous mouillons devant l’Armada pour faire le zarpe de sortie, profiter d’internet et d’une ultime douche chaude. De nuit, nous retraversons dans l’autre sens le golfo Almirante Montt jusqu’à la bahia Easter où nous passons le reste de la nuit. Nous sommes à l’entrée du canal Santa Maria qui longe le flanc Nord et Ouest de l’île Diego Portales, alors que les canaux Kirke et Valdes, empruntés à l’ aller, longent son flanc Sud et Est. Le canal Santa Maria débute à son entrée Est par une étroiture, l’angostura White, qui génère de forts courants de marée, lesquels expliquent le marathon de cette nuit pour être dans les temps. L’étale intervient tôt le matin, nous quittons la bahia Easter 1 heure avant le levée du jour. L’angostura White nous gratifie d’ un courant à faveur, L’Envol file à plus de 8 noeuds sur le fond, l’eau court le long de la falaise qui borde l’étroiture au Sud et elle nous emporte avec elle. Théoriquement, nous devrions ensuite subir un courant à défaveur, mais le canal Santa Maria est avalé proche des 6 noeuds, soit plus d’1 noeud de gagné sur le régime moteur. Nous retrouvons notre route aller au paso Morla Vicuna, ce resserrement nous accélère proche des 7 noeuds. Dans le paso Escobar Doxrud, la veine de courant, dont les contours sont bien visibles, longe sa rive Ouest, nous traversons pour l’ exploiter, la vitesse GPS se maintient autour des 6 noeuds, incroyable ! Dans le seno Union, la veine porte au Sud le long de l’île Jaime, nous entérinons le léger détour. Puis un vent portant se lève, permettant de naviguer sous voiles pour les 10 derniers milles jusqu’à la caleta Victoria. 50 milles seront parcourus en 9 heures soit une moyenne de 5,5 milles/h. Demain, nous reprenons le chemin des canaux que nous avons quitté au paso Victoria pour rejoindre Natales. Après un départ venté sous voile, nous embouquons l’estrecho Collingwood au moteur, puis le canal Harriet qui rejoint le canal Sarmiento. Nous le traversons et remontons les 2 milles d’un étroit canal pour accéder à la caleta Moonlight Shadow, un des trésors des canaux. Nous y passerons une journée afin de faire le break avec l’avitaillement à Natales. Nous en profitons pour nous laver, faire le plein d’eau et nous balader. Le fichier grib nous donne encore la journée du lendemain et la nuit qui suit de répit puis les dépressions vont se succéder sans date de fin connue, la zone concernée est centrée sur le paso Victoria, 80 milles plus au Nord semble se trouver la zone limitrophe, il est décidé de faire un maximum de route y compris de nuit pour s’en rapprocher le plus possible et éviter de rester coincer dans une caleta du coin comme à Dardé. 2 heures avant le levée du jour, nous quittons la caleta Moonlight Shadow, non sans difficultés, d’abord le kelp s’enroule autour des quilles et nous retient, ensuite, la nuit très sombre, car la lune n’est pas encore levée, ne permet pas de voir plus loin que les frontales, alors nous suivons scrupuleusement la trace GPS de l’aller, dans le passage d’une étroiture, je lève machinalement la tête, et c’est la roche que ma frontale éclaire ! J’ai juste le temps de donner 2 impulsions à -10 degrés au pilote et nous passons à 1 mètre du caillou, les quilles passent en eau libre, sueurs froides et auto-flagellation à posteriori ! L’étroiture faisait 25m, nous étions à 5m de la trace qui passait au milieu, le GPS s’octroie 5 à 10m d’erreur, un rapide calcul montre qu’il n’en faut pas plus pour aller dans le décor. Bref, rien ne remplace un homme de veille sur la plage avant. Nous ferons 88 milles au moteur, parfois aidé par les voiles, remontant le canal Sarmiento jusqu’à l’estero Peel où la profusion de glaces dérivantes et une température à la baisse nous indique la proximité des glaciers à l’Est du canal Pitt. Le plafond est bas, le paysage fait de variantes de gris. Nous traversons l’ estero et empruntons le canal sans nom à l’Ouest de l’île Peel, raccourci qui conduit au canal Pitt. Les glaces se font plus rares et la température remonte. La nuit tombe avant de basculer dans le canal Andres qui mène à la caleta Luna, notre objectif. Nous l’atteignons à 23h, après 16h30 de navigation, optimisée par l’absence de vent et de clapot (moyenne de 5,3 milles/h). Nous installons 2 amarres à terre sur arbres dans ce qui semble être une jungle impénétrable. Il faut dire que nous approchons de Puerto Eden, 70 milles plus au Nord, célèbre pour ses records de pluviométrie. Le lendemain nous visitons la baie en annexe et notamment une autre caleta plus au fond, mais la notre avec ses eaux limpides et ses fonds de roche est plus attrayante. Nous y sommes depuis 4 jours, le 2e front froid passe cette nuit, demain nous envisageons de poursuivre la route… # Légendes img1 : produits frais achetés à Natales, img2 : tchao Puerto Consuelo ! img3 : canal Pitt, img4 : merci Michel pour ton ciré ! # Vous pouvez nous envoyer un SMS gratuit sur le téléphone satellite du bord (881631639125) à http://messaging.iridium.com

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La trace GPS du bateau et nos waypoints d’escales en Patagonie sont visibles et téléchargeables gratuitement à partir de cette carte du voyage interactive. Sur un fond d’images satellites, vous pouvez zoomer, vous déplacer et cliquer sur les traces et les escales de L’Envol pour obtenir plus d’information.

Envoyé le 12/07/2015 par téléphone satellite de la caleta Luna, GPS 50 18.01 S 74 37.57 W

Envie de nous donner un coup de main ? Visites la page de financement participatif de L’Envol : www.intothewind.fr/crowd-funding/ ou cliques sur le bouton « Faire un don ».








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