Les premiers jours de vie à bord de L’Envol

Les premiers jours de vie à bord de L'Envol

Les premiers jours de vie à bord de L’Envol

Une semaine très dense avec 2 x 2 jours de navigation aux Glénan qui ont permis de valider beaucoup de choses : la vie quotidienne à plusieurs à bord (4 personnes pour la première session), la prise de bouée, l’utilisation de l’annexe, du mouillage, la plongée sous le bateau, la recharge des batteries en navigation sous hydrogénérateur, les manœuvres sous voiles avec notamment du louvoyage entre les cailloux des Glénan et dans l’embouchure de l’Odet et surtout fêter mes 40 ans à bord !

Merci à Philou et Nadine pour leur diaporama au top ! et à Charly, que l’on reverra plus tard au cours du périple, pour sa participation test. Les photos de Charly sont ici.

Le récit de Nadine :

Bonjour à toutes et tous !

Christophe est un ami guide de haute montagne qui a fait construire un voilier de 7,70m pour un tour du monde. Son bateau a été mis à l’eau le 19 août, et nous avons l’honneur et le privilège d’en tester les premiers l’habitabilité et la vie à bord.

On a donc retrouvé Chris vendredi après-midi, en compagnie de Charly un copain parapentiste de Grenoble. Après avoir fait les courses ensemble, selon les goûts de chacun, nous avons embarqué… La manœuvre de sortie de l’emplacement fut un peu délicate, chacun avait son rôle à jouer.

Cap sur les îles des Glénan en face de Concarneau, pour deux jours à 4, et nuit au mouillage de la Chambre, qui porte bien son nom.

Avec une petite excursion sur l’île St Nicolas le soir, pour une bière bien méritée au bar parmi les visages burinés et les conversations des vieux routards de la mer… Retour de nuit sur l’annexe surchargée et rigolade de nous 4 serrés comme des anchois, à la façon boatpeople…

Cuisine expérimentale mais concluante à la cocotte minute, et dodo à bord, bercés par le doux tangage, mais réveillés par le claquement de quelque drisse mal tendue… Levés avant tout le monde avec le soleil, ptit dèj puis baignade… Brrrr ! Fraiche mais claire ! On en a profité pour inspecter les « dessous » de l’Envol.

Ensuite une belle navigation entre les rochers affleurant entre les îles des glénan, pour mouiller à l’ancre à l’île aux Moutons. Un exercice délicat mais validé.

De retour au port, notre équipier Charly avait bien du mal à nous quitter pour rejoindre Paris !

J’avais souhaité ne pas passer la semaine entière sur le bateau : j’aime trop la Bretagne pour ne la voir que du large, et j’aime la mer surtout vue par en dessous ou de la côte, et puis c’est vrai que l’aspect technique de réglage des voiles ne me passionne pas vraiment et barrer me fait peur !… Trop de responsabilités pour moi ! Alors je préfère fouler notre bonne vieille terre…

Si on devait comparer nos habitudes « d’itin’errants », on pourrait dire que la formule adéquate en bateau pour nous, serait de mouiller à l’ancre où on veut dans une crique ou une anse abritée, mais pas alignés à un mouillage payant, un peu comme dans un camping, et encore moins amarrés à un quai comme un parking à camping-cars !… Voilà pour la comparaison…

Aussi nous avons convenu de passer la journée de lundi à terre. Nous avons d’abord visité la ville close de Concarneau, ses remparts, ses ruelles et ses vues sur le port, et mangé un « moules frites » arrosé d’un côte de Gascogne de derrière les fagots… Puis nous sommes allés visiter la pointe de Pen Marc’h, et le phare d’Eckmühl… Magnifique avec ses boiseries, le bronze des rambardes et l’opaline bleue qui recouvre entièrement les murs intérieurs sur 67m de haut et quelques 300 marches à vous donner le tournis !

De retour à Concarneau, on a passé la nuit au port, à bord de l’Envol. Christophe nous avait dit que c’était son anniversaire le lendemain, aussi nous avons fait les courses pour fêter dignement son passage à la quarantaine.

Le matin il est arrivé en courant sur le quai, Philou avait fait des achats, et le bateau était décoré de ballons et d’une guirlande qui attirait tous les regards.

Il était ravi et très touché par ce geste.

Nous sommes partis cette fois cap sur l’Odet, une rivière qui vient de Quimper. Nous l’avons remontée en virant de bords entre les bateaux amarrés de part et d’autre. C’était assez sportif parce que les manœuvres étaient très rapprochées : « Prêts à virer ? Paréééés ! ». On avait à peine le temps de choquer le génois, qu’il fallait déjà border la GV de l’autre côté… ou le contraire je sais plus !… et vice et versa…

Puis retour à la Chambre, le mouillage des Glénan. Là, bien installés sous le feu du soleil couchant, on a préparé la popote pour fêter l’anni de Chris. Soupe de poissons et croûtons, magret de canard confit aux haricots verts et patates mijotées à la graisse du confit… Mmmmmm ! Et en dessert un Kouig Aman, bien sûr ! Avec les bougies à souffler… et le cadeau !…

Une mascotte, un écureuil en peluche dégoté par Philou, qui devrait compléter l’équipage de sa présence bienveillante. Pourquoi un écureuil ? Son côté économe, grimpeur de première, vif et agile comme Chris, et doux pour les moments de blues… Reste à le baptiser, il porte un sweatshirt avec un grand A. J’ai proposé « Cap’tain Ad Hoc », du jeu de mot avec le célèbre Capitaine de Tintin, grand pourvoyeur de gros mots… et de cuites, Tonnerre de Brest ! Mais aussi pour le côté Adéquat, bien à sa place à bord de l’Envol avec l’équipage. En lui souhaitant bons vents et marées à venir !

Le lendemain, la mer était étale et le vent quasi nul. On est allés mouiller devant  l’île de Penfret, dont on a fait le tour. Jolies couleurs, rochers singuliers, et une épave squelettique échouée sur le sable blanc. Contraste entre le fier navire d’avant et  les restes de la coque, rouillée, blanchie, rongée par le temps et les éléments… Mais de jolis clichés !

Au retour il y avait « pétole », pas un souffle, les voiles mises en ciseaux restaient molles, aussi nous en avons profité pour préparer le souper sur le pont. Instant convivial.

Puis le vent s’est levé et nous sommes rentrés à Concarneau toutes voiles gonflées. En vue du port, Philou croit voir flotter un pavillon grec, rayé noir sur blanc, qui n’est autre que celui de la Bretagne, Breizh en breton ! Malheureux ! Gaffe à ne pas offenser les bretons !!

La manœuvre au port est toujours un moment d’émotion, Philou a bien failli passer à la baille avec un grand écart entre le quai et le bastingage ! Mais le Pitaine maitrise la manip’ et le moteur. Atterrissage réussi !

Le dîner partagé, nous avons repris la voiture pour la nuit et une journée à terre. Belle nuit derrière des cyprès avec la mer en fond de toile. Nous nous sommes décidés pour une rando en partant de Port Manec’h le long de l’Aven - rivière qui respire au gré des marées – et traverse la jolie petite ville de Pont Aven.

Une longue boucle de 16 km, qui nous a promené en bordure de l’estuaire jusqu’à Kerdruc, petit port charmant. De là, le GR 34 nous amène jusqu’à un moulin à marée. Jolis paysages à marée basse, rochers à dos ronds, épaves à demie enfouies sous la vase, magnifiques maisons de pierre à volets bleus et toit de chaume, aigrettes blanches, cormorans, martins-pêcheurs et roitelets huppés. Ça nous a donné envie d’y revenir faire un périple à pédibus… (on a même repéré des coins à tente !).

Puis, le soir tombant, nous nous sommes arrêtés à Pont Aven. Une charmante petite ville aux 14 moulins, cité des peintres ayant inspiré plus d’un, dont Gauguin, et très fleurie… Restau et nuit avec vue sur la mer.

Retour au bateau, le ciel est gris et la mer plate. Nous en profitons pour bricoler un peu, les gars fixent les toiles anti-roulis, et moi je fais le tri de la pharmacie…

Puis c’est le départ pour nous, Christophe nous remercie chaleureusement le cœur serré et nous aussi pour ce séjour en mer, très honorés d’avoir été les premiers à  apprécier le confort de l’Envol et ses commodités spartiates, mais … « cohérentes » ! ;-) !

Après une crêpe à l’andouille et une au caramel au beurre salé, nuit au Pouldu, sous une pluie bien drue… Petit-dèj à Guidel, ville très très fleurie, et visite de St Goustan, près d’Auray, qui m’avait laissé un lointain mais agréable souvenir. Désert en ce mois de septembre, le petit port, les rues détrempées aux pavés luisants, bordées de maisons à l’ancienne témoignent pourtant d’un site touristique et populeux en saison. Au coin d’une rue montante, une statue de St Goustan, patron des marins semble oubliée et ternit sous la pluie… Dommage !

Quand je dis qu’après la montagne, j’adoooore la Bretagne, ce n’est pas exagéré… J’y suis très attachée, et y retourner est toujours un grand plaisir, peut-être ai-je du sang d’un ancêtre viking ?… Les températures douces qui y règnent, le soleil qui finit toujours par pointer ses rayons à un moment de la journée, la lumière toujours différente en fonction du temps et des marées, et ses maisons si jolies et si fleuries qu’on a envie d’y rester… Dommage que ce soit si plat… On a déliré en s’imaginant, Philou en coach des marins en reconversion, et moi accompagnatrice sur le GR 34… Mais nos vacances seront forcément en montagne, alors mieux vaut rester en montagne et aller en vacances en Bretagne, ça simplifie les choses !!!

Philou s’est éclaté dans les manœuvres du voilier, bien plus que moi, mais reconnait qu’il ne passerait pas sa vie sur un bateau. Ouf !

Les photos des visites à terre sont ici.

Nadine

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